
Livre IV
La vraie famille
Chapitre VIII
L’amour de vrais parents
1. Le coeur des parents qui veut tout donner
Les parents qui ont eu des enfants et les ont élevés doivent le savoir :
ils veulent recevoir des bénédictions et ressentir le bonheur à travers leurs
enfants, qu’ils chérissent. D’autre part, s’ils ont un niveau qui leur permet
de recevoir joie et bénédiction, ils veulent le transmettre à leur descendance
pour l’éternité. Même les êtres humains déchus ont dans leur coeur un désir et
un espoir ardents que leurs enfants grandissent pour devenir de bonnes
personnes : suivis en exemple, admirés dans toutes les nations et vénérés à
travers les âges. Jour et nuit, les parents s’inquiètent et ont à coeur de
protéger leurs enfants du mal.
Le coeur des parents est fait ainsi, même celui des parents déchus. Le
coeur empressé de la mère qui porte son bébé sur son sein pour l’allaiter,
alors que l’enfant fait ses besoins et sent mauvais, ressent un amour qui lui
fait oublier toutes ces contraintes. Voilà un exemple du coeur parental.
Si même des parents déchus font preuve de tant d’amour pour leurs enfants,
combien le coeur de Dieu doit être fervent ! Lui qui voulait aimer Adam et Ève
avec un coeur originel ! Vous tous, pensez-y. Quand vous embrassez et élevez un
bébé, que vous lui chantez des berceuses au lit et soupirez : « Pourvu que la
vie lui sourit ! »
Tous les parents ont un tel coeur. Si inaptes et incompétents soient-ils,
si leur enfant en vient à avoir un handicap, leur coeur souffrira atrocement
jusqu’à se briser ; si une solution est trouvée, la joie n’aura d’égale que la
peine ressentie. Quand le coeur des parents déchus est ainsi, quelle intensité
doit avoir le coeur de Dieu ! (20-209, 9.6.1968)
Quant aux parents, si leur fils devait commettre un crime et aller en
prison, ils lui pardonneraient en pleurant et en essayant de l’aimer, au lieu
de dire : « Espèce de vaurien, c’est bien fait pour toi. » Tel est l’amour
parental. C’est ce qui fait tout le prix de l’amour parental. Si le fils est
condamné à mort et si sa mère est au courant de son exécution imminente, elle
s’en lamentera amèrement. Elle serait prête à prendre tous les risques et à
donner sa vie s’il y avait un moyen de sauver son fils, même s’il fallait
modifier toutes les lois du monde.
Tout le prix de l’amour parental réside dans son aspect immuable. Le coeur
des parents est d’être prêt à risquer leur vie pour leurs enfants, se frappant
le corps et le perdant à force de sacrifices. (91-148, 6.2.1977)
Des parents aimants iraient-ils tenir une comptabilité de l’amour pour
leurs enfants et dire : « On s’est donné beaucoup de mal pour t’acheter cette
paire de chaussures et ces vêtements il y a quelques jours, et cela nous a
coûté… je vais te le dire au centime près. » ? Les parents qui aiment leurs
enfants, veulent les traiter encore mieux que des princes et des princesses des
palais du monde entier. Avec ce coeur, ils leur disent : « Désolés, c’est tout
ce que nous avons, même si nous faisons tout notre possible. » Les parents ont
à coeur de donner ce qu’il y a de mieux. Voilà ce qui nous émeut dans l’amour
parental. Vous tous devez bien savoir cela.
Même lorsque les parents donnent, ils ont l’impression que quelque chose
manque ; ils aiment, et pourtant ressentent qu’il y a encore de l’amour qui n’a
pas été donné. Ils veulent donner plus ; et même après avoir donné plus à leurs
enfants, ils ne sont pas satisfaits. C’est parce que les parents ont un tel
coeur qu’il y a en eux une essence qui participe de l’amour éternel. À la base
de l’amour, il y a ce mobile originel. (60-84, 6.8.1972)
S’agissant de leurs enfants, les parents voudront leur donner le meilleur
de ce qu’ils ont. Le coeur des parents est ainsi, car ils ressemblent à Dieu.
Alors, quel genre de personne est Dieu ? Dieu est un Être qui veut donner ce
qui est plus précieux que Lui-même à ceux qui deviennent vraiment Ses enfants.
(56-147, 14.5.1972)
2. Les parents ont à cœur que les enfants les dépassent.
Si je demande à ceux d’entre vous ici qui sont d’âge moyen ou un peu plus :
« Dans votre jeunesse, quand vous cherchiez votre conjoint, vouliez-vous avoir
quelqu’un d’aussi bien que vous ou bien meilleur que vous ? », vous donnerez
tous la même réponse. Vous direz « Quelqu’un de meilleur », et non pas
quelqu’un d’aussi bien. Demandez à n’importe qui, que ce soit en Orient ou en
Occident, vous arriverez à la même conclusion. De plus, vous ne trouverez pas
de parents aimants qui voudraient avoir des enfants moins bien qu’eux-mêmes.
Supposons un beau jeune couple qui se marie et a son premier bébé ; or le
visage du bébé est très loin d’avoir la beauté des traits de ses parents.
Cependant, plus on fera des louanges sur l’apparence du bébé, plus les parents
en seront heureux.
Le coeur parental est tel que, même la plus jolie femme sera heureuse si
quelqu’un lui dit, en la voyant porter son bébé : « Oh la la, il est des
millions de fois plus beau que sa mère. » Cela signifie qu’elle est des
millions de fois moins séduisante. Mais aucune mère ne va protester en écoutant
cela : « Quoi ? Des millions de fois plus beau à voir que moi ? Alors moi, je
suis des millions de fois plus laide, c’est ça, hein ? » Au contraire, elle
débordera d’une joie incontrôlable. Tel est le coeur d’une mère. De qui
tient-elle ce coeur, selon vous ? La mère n’est pas un être causal, elle doit
bien avoir une origine.
Une famille où les voeux de réussite pour le fils seraient moindres que
pour le père, serait vouée au déclin.
Si le père est le président d’un pays mais que le fils fait peu de choses
en comparaison, si cette tendance se maintient encore quelques générations,
cette famille s’éteindra peu à peu. À la fin, ils seront réduits à devoir
chercher un endroit où se cacher. Ainsi, quand le fils dit au père : « Je ne
dois pas faire moins bien que toi, n’est-ce pas ? » le père dira-t-il : «
Espèce de vaurien ! » ou au contraire : « Parfaitement exact » ? Il choisira la
deuxième réponse. (41-283, 17.2.1971)
Quand des parents établissent leurs successeurs et leur donnent la
responsabilité de la famille, ils ne choisissent pas quelqu’un qui leur soit
inférieur. À quoi est-ce dû ? C’est qu’absolument aucun parent ne pense que son
enfant est incapable d’être meilleur que lui. On peut en dire autant pour une
nation. Les dirigeants d’un pays voudraient des successeurs qui dirigent le
pays mieux qu’eux. Que ce soit dans la famille ou la nation, on doit souhaiter
que la succession soit meilleure à tous points de vue. Il y a là une demande
qui tend vers l’éternité et transcende les vicissitudes de l’histoire.
Si l’amour parental est destiné à durer pour toujours, quelqu’un doit en
hériter la tradition. La succession va manifestement aux enfants. Il nous faut
les former à devenir les héritiers d’une telle tradition.
Nous avons aussi besoin d’une méthode pour porter cette tradition vers de
plus hautes valeurs. Chaque génération doit saisir l’importance de la tradition
existante, non seulement pour en hériter, mais aussi pour la développer vers
l’avenir. Toujours est-il qu’une tradition ne peut vraiment perdurer que dans
de vraies familles avec des parents ayant un brûlant espoir d’être surpassés
par leurs enfants. Les parents dont le désir est si ardent n’auront de cesse
d’exhorter leurs enfants et de veiller sur eux.
De tels parents, qui brûlent de voir ce jour où leurs enfants les
surpasseront, donneront le meilleur d’eux-mêmes afin de pouvoir leur préparer
le meilleur environnement possible. Ces parents sacrifieront tout pour le
bonheur de leurs enfants, les forçant même parfois à aller dans la direction
qui les rendra meilleurs qu’eux. Ces parents seront comblés de voir leurs
enfants les dépasser. Les femmes portant des enfants qui leur sont inférieurs,
se sentiront honteuses en allant aux Cieux. Tâchez d’aimer vos enfants plus que
vos parents ne vous ont aimés. Quand les enfants auront cette même pensée, le
monde de l’amour surgira, et le Royaume de Dieu se réalisera. (Les familles
bénies et le royaume idéal, p. 1007)
3. L’amour parental, immuable à tout jamais
D’où la cause première de l’amour des parents pour leurs enfants
tire-t-elle sa source ? Entre l’homme et la femme, l’amour est variable. Or,
l’amour que les parents portent aux enfants nés de ce lien conjugal est
immuable. Pourquoi ? Parce que l’amour parental n’a pas pris sa source dans
l’amour conjugal. L’amour immuable n’a pas son origine dans le lien horizontal
entre mari et femme, mais doit sans nul doute remonter à la source d’un flot
vertical. Qui en serait le partenaire sujet vertical ? Nous l’appelons Dieu.
L’amour vertical n’est pas un amour que le mari et la femme peuvent avoir à
leur guise ; devant cet amour vertical, ils ne peuvent se tenir dans une
position où ils aiment quand ils le désirent, et n’aiment pas quand ils n’en
ont pas envie.
Ils ne peuvent rompre ce lien, même en essayant. Un lien horizontal ne peut
pour ainsi dire pas y toucher. Ainsi, l’amour des parents pour leurs enfants
est éternellement immuable.
Dans la société démocratique actuelle, emportée par la déferlante de
l’individualisme, les enfants disent que le nouvel âge et l’ancien temps sont
sur des niveaux différents et ils changent de cette façon ; mais malgré tous
ces grands discours sur l’ancien temps et les modes actuelles, le coeur des
parents ne dit pas pour autant : « Toi, tu fais comme ceci, eh bien moi je fais
comme cela. » L’amour parental n’est pas comme ça. De même pour les animaux. En
aimant leurs petits, ils transcendent leur vie. (48-155, 12.9.1971)
D’où est venu cet amour parental ? Si le moi est un être résultant en
rapport avec l’Être premier, cet amour a surgi d’une certaine force de cet
Être. Nous-mêmes, en tant qu’êtres humains, ne pouvons y toucher. Avez-vous
jamais entendu quelqu’un en appeler à la révolution de l’amour entre parents et
enfants ? « Soyons l’avant-garde de la révolution ! »
Supposons que certains parents aient avancé l’idée d’une révolution de
l’amour parental, et d’une réinvention de l’histoire humaine en disant : « Bon,
nous sommes parents, mais nous n’aimons pas nos enfants. » Or, à peine le
cordon ombilical de l’enfant coupé, l’affection jaillira d’elle-même de leur
coeur. Chaque forme de vie, quel qu’en soit le niveau, ne peut s’empêcher
d’aimer sa progéniture.
Quand on voit les parents pousser l’amour de leurs enfants jusqu’à donner
leur propre vie pour leur servir de marchepied, c’est bel et bien l’amour
parental qui tend le plus vers l’immuabilité éternelle. Dans la quête d’absolu,
l’amour parental n’est peut-être pas absolu comme tel, mais pour l’être humain,
il peut en être la pierre de gué la plus proche. Il ne saurait y avoir d’autre
tremplin. D’ailleurs, si on se penche sur l’histoire de la société humaine, je
me demande si ce n’est pas devenu un tremplin éternel. D’où est venu cet amour
parental ? On ne l’apprend pas par les conseils de son père, ni par les sermons
de son conjoint ; cela ne vient pas non plus de sa propre décision d’aimer. Ça
se passe naturellement. L’amour entre en scène quand les choses se passent
ainsi naturellement (48-156, 12.9.1971)
Quand on analyse l’essence de l’amour, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de
révolution dans l’amour. L’amour des parents pour leurs enfants est du domaine
de l’amour vrai. C’est pourquoi le coeur ne change pas : tel était le coeur des
ancêtres de l’humanité en aimant leurs enfants, tel est le coeur avec lequel
nous, leurs descendants de plusieurs milliers d’années, aimons nos enfants. De
plus, dans plusieurs millénaires, le coeur de nos descendants pour aimer leurs
enfants sera le même. En amour, il n’y a ni progrès ni fin. L’amour vrai est
quelque chose de pur qui n’a point besoin de révolution. Alors, quel genre
d’amour est l’amour de Dieu ? S’Il établit certains êtres dans la position de
modèle absolu, reconnaît leur existence et les aime, cet amour-là n’a plus
besoin de révolution. (18-12, 14.5.1967)
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